Aksoum, dans l’actuelle Éthiopie, fleurissait au IIe siècle après J.-C. sous le règne du roi Ezana. Son empire s’étendait de la mer Rouge à l’Égypte moderne, contrôlant les routes commerciales cruciales et rivalisant avec Rome pour la domination des échanges. C’est durant cette période prospère que fut érigé un obélisque monumental, symbole éclatant du pouvoir aksumite et témoignage architectural remarquable de leur savoir-faire.
Cet obélisque, haut de 32 mètres et pesant environ 160 tonnes, était dédié à la gloire du roi Ezana et à son dieu Astar. Sa construction nécessita un savoir-faire extraordinaire en matière d’extraction, de transport et de mise en place de blocs de pierre gigantesques. Imaginez les efforts titanesques déployés par des centaines d’ouvriers pour extraire ces pierres dans des carrières lointaines, les transporter sur des centaines de kilomètres sans véhicules à roues, et enfin les assembler avec une précision remarquable grâce à des techniques ancestrales.
L’obélisque d’Aksoum, connu aujourd’hui sous le nom de “Stella”, témoigne non seulement de l’expertise technique de la civilisation aksumite mais aussi de sa puissance politique et religieuse. L’inscription gravée sur son socle mentionne les victoires militaires du roi Ezana et son adoption du christianisme comme religion officielle. Cette inscription bilingue, en grec et en gé’ez (la langue antique d’Aksoum), révèle la volonté du roi d’affirmer son autorité sur un vaste territoire et de montrer sa conversion religieuse à une puissance mondiale.
Malheureusement, cet obélisque majestueux a connu des épreuves. Après la chute de l’empire aksumite au VIIe siècle, il fut laissé à l’abandon pendant des siècles. Puis, en 1937, le régime fasciste italien tenta de dérober ce symbole précieux et de l’emporter en Italie. Ce projet ambitieux se solda par un échec cuisant après une campagne de résistance acharnée menée par les Éthiopiens.
La période coloniale italienne a laissé des cicatrices profondes sur le patrimoine éthiopien, mais elle a également servi à mettre en lumière la valeur exceptionnelle de l’obélisque d’Aksoum. En 1970, sous la pression internationale et après une longue campagne diplomatique menée par l’Éthiopie, l’Italie accepta finalement de restituer l’obélisque à son pays d’origine.
Le retour de l’obélisque en Éthiopie fut un événement historique majeur. En 2005, après des années de préparation minutieuse, le monument fut démonté pierre par pierre et acheminé vers Aksoum par avion. Cette opération logistique titanesque nécessita la collaboration d’experts internationaux et éthiopiens.
Aujourd’hui, l’obélisque d’Aksoum trône fièrement sur son site d’origine, réhabilité pour accueillir des visiteurs du monde entier. Il est devenu un symbole de résistance et de fierté nationale pour l’Éthiopie. Sa présence majestueuse rappelle le passé glorieux d’Aksoum et témoigne de la capacité du peuple éthiopien à préserver son héritage malgré les défis.
Les Répercussions de la Restitution de l’Obélisque:
La restitution de l’obélisque d’Aksoum a eu des conséquences profondes sur le plan politique, culturel et touristique :
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Renforcement des liens entre l’Éthiopie et l’Italie: L’acte de restitution a permis de tourner une page sombre de l’histoire coloniale et d’instaurer une relation diplomatique plus constructive entre les deux pays.
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Valorisation du patrimoine éthiopien: Le retour de l’obélisque a contribué à sensibiliser le monde entier à la richesse culturelle et historique de l’Éthiopie, attirant un nombre croissant de visiteurs intéressés par ce patrimoine unique.
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Développement du tourisme en Éthiopie: L’obélisque d’Aksoum est devenu une attraction incontournable pour les touristes, contribuant ainsi à développer le secteur touristique éthiopien et à créer des emplois dans la région.
Tableau: Conséquences de la Restitution de l’Obélisque d’Aksoum
Domaine | Conséquences |
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Politique | Renforcement des liens diplomatiques entre l’Éthiopie et l’Italie |
Culturel | Valorisation du patrimoine éthiopien et sensibilisation à sa richesse historique |
Touristique | Développement du tourisme en Éthiopie et création d’emplois dans la région |
En conclusion, le retour de l’obélisque d’Aksoum est un exemple remarquable de la lutte pour la restitution du patrimoine culturel. Il témoigne également de la capacité des peuples à surmonter les divisions historiques et à construire des relations plus durables. Ce monument majestueux, debout aujourd’hui sur son sol natal, inspire admiration et respect envers l’histoire riche et complexe de l’Éthiopie.